Visite de l’église du Saint Esprit de Paris. Cette église aux allures de mosquée ressemble à sainte Sophie de Constantinople. Mais ses murs couverts de fresques racontent bien l’histoire de l’Église des premiers chrétiens à nos jours. Ainsi, vous découvrirez un feu d’artifice de fresques de l’École d’Art Sacré de Maurice Denis. Une délectation des yeux et de l’esprit.

L’église du Saint Esprit est une drôle d’église donnant sur l’avenue Daumesnil. Elle cache bien des trésors. L’obscurité nous saisit quand on entre, mais c’est sans compter sur l’illumination exceptionnelle dont vous bénéficierez. En effet, l’illumination nous permettra de découvrir l’immensité des fresques qui couvrent tous les murs. Plus de 30 artistes de l’école d’art sacré ont travaillé là dans les années 1920.

Paul Tournon, l’architecte, utilise le matériau du moment, le béton. Et il réalise une église fortement inspirée de sainte Sophie de Constantinople. En effet, cette dernière possède un dôme culminant à 33 mètres de hauteur. Pour Paul Tournon, il n’y a pas d’architecture religieuse, car toute architecture est religieuse en soi, pourvu que l’architecte ait le cœur humble.

Cette humilité est bien ce qui définit l’École d’Art Sacré fondée par Maurice Denis. En effet, cette école réunit des artistes de tout horizon, spécialisés dans la représentation grave et émotive, des peintures religieuses de l’après-guerre. Ainsi, le maître réalise la fresque du chœur dédiée comme il se doit à l’Esprit Saint. En effet, ce dernier insuffle l’esprit aux Pères de l’Église de Saint Augustin à Saint Ambroise, des papes réformateurs aux prêtres ouvriers. La peinture est claire et lumineuse, comme irradiée par un grand jet de lumière.

Les murs de la nef sont moins solennels. En effet, ils évoquent plus simplement les fondateurs de l’Église. On y voit Christophe Colomb débarquant en Amérique Latine, accueilli par des Indiens nus et bienveillants. Ces derniers sont prêts à écouter les paroles bibliques des moines venus pour l’occasion. Plus bas, les cardinaux réunis à Trente pour réfléchir sur la position de l’Église romaine sur la Contre Réforme.

Plus loin, sainte Thérèse d’Avila, prise en extase, se tourne vers ses amis qui l’aideront à fonder l’ordre des Carmélites dans un milieu austère aux ordres nouveaux. Toutes les fresques sont propres à méditer sur la beauté de l’art et la transcendance des ordres spirituels.

Le style des artistes primitifs de Toscane domine à travers ces silhouettes sobres et épurées. Elles émergent au milieu d’un paysages de Toscane.

Les artistes comme Georges Desvallières, Marthe Flandrin ou Marie Baranger réalisent des fresques réalistes et émotives à la fois. Ce sont tous les plus grands artistes d’art sacré des années 20.

Visite de l’église du Saint Esprit de Paris. Visite possible tous les jours. Renseignements au 01 42 80 01 54

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