Charles le Brun peintre des fastes baroques. Né en 1619, le peintre a pour maître Simon Vouet et Nicolas Poussin. Protégé du chancelier Seguier  puis maître décorateur à Vaux le Vicomte, son ascension sera fulgurante. A Versailles, il saura répondre aux ambitions du roi en créant de grandes compositions baroques à la gloire de la Monarchie.

Né en 1619, Charles Le Brun est le fils du modeste sculpteur picard Nicolas Le Brun, qui travaille au décor de l’hôtel du chancelier Seguier. Le jeune homme aide son père dans la décoration et le chancelier repère très vite ses talents. C’est ainsi qu’il le confie à l’âge de 15 ans, au peintre Simon Vouet qui parfait sa formation de peintre. Puis Charles devient l’élève de Nicolas Poussin qui l’emmène avec lui à Rome en 1642.

A Rome , Charles le Brun découvre la peinture baroque et l’antiquité romaine. Aussi fait-il de nombreuses copies d’après Raphaël ou Carrache. Il copie aussi des tableaux de Guido Reni pour la collection du chancelier. Son premier tableau Hercule terrassant Diomède montre la vigueur de son dessin dans la représentation anatomique et dans les raccourcis.

Puis il revient à Paris en 1646 et sa carrière est fulgurante. Il épouse Suzanne Butay, reçoit toujours le soutien du chancelier Seguier et devient Peintre du Roi. Puis il devient en 1648, lors de sa fondation, secrétaire de l’Académie Royale de peinture aux côtés de Philippe de Champaigne. Puis il se lance dans la décoration de l’hôtel Lambert dans l’île saint Louis. Il y élabore la galerie d’Hercule, dont le plafond peint à fresque annonce la future galerie des Glaces. Par ailleurs, le portrait du chancelier Seguier annonce toute la pompe de la Cour de France sous Louis XIV.

En 1656, Nicolas Fouquet lui demande de décorer son château de Vaux le Vicomte. Il y dessine le mobilier, les statues, les cartons de tapisserie. En accord avec l’art de le Vau qui centralise le rez-de-chaussée autour d’un salon circulaire, il y conçoit un décor fastueux sur 380 m2. Malheureusement il ne peut terminer son projet, du fait de l’arrestation de Fouquet. Privé de son commanditaire il n’en devient pas moins Premier Peintre du Roi. Et en 1663, Colbert le nomme Directeur de la Manufacture Royale des Gobelins .

Il définit ainsi un style français teinté de classicisme et de majesté, qui correspond aux ambitions du roi. Lorsque ce dernier prend le pouvoir en 1661, on charge d’abord Le Brun de redécorer la galerie d’Apollon du Louvre. Il y conçoit un décor de fresques compartimentées par des cadres dorés et des sculptures en stuc. Il s’agit d’une étape supplémentaire avant la grande Galerie des Glaces. En effet, la même année, il est chargé de la décoration de Versailles, chantier dans lequel il travaillera trente ans.

Les plus grandes réalisations seront la Galerie des Glaces, les salons de la Guerre et de la Paix et l’escalier des Ambassadeurs. Ses compositions marquent toute la magnificence de la Monarchie et sont chargées de messages politiques. Il déploie avec une ardeur inouïe tout le faste baroque qu’il a appris lors de son séjour romain.

Son influence sera considérable sur la peinture français ainsi que sur les arts décoratifs et les tapisseries. En 1671, Lebrun est au cœur de la l’opposition entre les « Poussinistes » qui privilégient le dessin et qu’il représente, et les « Rubenistes » qui préfèrent la couleur. Mais en 1683, Colbert décède et son successeur Louvois, le remplace par Mignard. Lebrun meurt en 1690 et est enterré à l’église  st Nicolas du Chardonnet.