HISTOIRE DE LA NAISSANCE A TRAVERS LES AGES ET LA MATERNITÉ DE PORT-ROYAL

Préparer la naissance d’un enfant est une innovation de la seconde moitié du XXe siècle. Les femmes qui accouchent sont ainsi entourées et marquées de nombreuses attention. Par exemple, on les protège des mauvaises visions ou des spectacles terrifiants. En effet, on pense que cela aura une répercussion sur l’enfant. Puis, lorsque ce dernier naît, on lui accorde beaucoup d’attention et on le baptise au plus vite. En effet, dans la société chrétienne de l’époque médiévale, on pense que si l’enfant meurt, il va dans un endroit pas très agréable, le limbe des enfants. Ce lieu est imaginé telle une grotte où il est ni heureux ni malheureux. Mais de là, il ne pourra jamais revoir ses parents lorsque ces derniers arriveront dans l’au-delà.

L’enfant non baptisé, reste ainsi en marge du Paradis, tel un mauvais mort. C’est pourquoi au XVIe siècle, on propose de baptiser l’enfant in utero. On utilise alors’ une canule et si l’enfant naît, on s’efforce de l’ondoyer très vite.

Le bébé évolue dans un monde largement féminin. Les nourrices et les sage-femmes sont là pour aider les jeunes mères. Dans ce cadre, les sage-femmes ont un rôle très important et existent depuis l’époque romaine. En effet, nous possédons un témoignage sur une pierre tombale de l’époque romaine. Elle nous montre une femme accouchant sur un siège obstétrical avec des poignées sur les côtés. La sage-femme qui s’appelle obstetrica en latin, se place sur un petit tabouret, devant le siège. Elle aide à l’accouchement. Par ailleurs, pendant très longtemps, elles ont opéré a couvert pour ménager la pudeur des femmes. Du reste, ces dernières accouchaient toutes habillées.

Quand le bébé naît il est pris en charge par une parente ou une voisine, qui va s’occuper du bébé. La mère est censée allaiter mais il existe des nourrices depuis toujours. En Egypte, en Grèce, à Rome et en France depuis le Moyen Age, de nombreuses nourrices allaitaient les enfants. Mais c’était surtout les familles aisées qui faisaient appel aux nourrices. Elles représentaient environ 10% des familles sous l’Ancien Régime

L’enfant est emmailloté tout de suite car on pense qu’à la naissance il n’est pas achevé. En effet, on a peur de le laisser dans la position fœtale qui peut l’obliger à marcher pour toujours à 4 pattes.

A partir du XVIe siècle, on trouve dans les traités d’accouchement et on commence au XVIIe siècle à se préoccuper de la mortalité infantile. Celle-ci baisse progressivement au fil des siècles. A la veille de la Révolution Française, 25 enfants sur 1000 ne passent pas l’âge de 1 an et à 170 pour 1000 vers 1880. Ce qui va faire baisser la mortalité c’est la médicalisation pasteurienne. Par exemple, on fait bouillir l’eau utilisée pour les lavements et la baignade du bébé.

Tous les bébés n’étaient pas attendus et nombreux étaient abandonnés. Au XVIIIe siècle 25 000 enfants abandonnés chaque année sur 1 million de naissance. Et sur ces 25 000 enfants, il y en a 90% à Paris qui meurent avant un an et à Rouen, 60%. Aussi, sous Louis XIII, il y a près de 7000 enfants abandonnés par an, ce qui devient ingérable et pousse le pouvoir royal à réagir.

Déjà, depuis le XVIe siècle,il y avait à Paris des jeunes femmes qui recueillaient les enfants. Mais c’était pour les vendre ensuite à des mendiants après les avoir estropiés pour qu’ils attirent la pitié. C’est pourquoi saint Vincent-de-Paul a voulu mettre fin à cette pratique en créant en 1639 les Enfants Trouvés. Pour cela il s’aide des finances des Soeurs de la Charité et les futures sœurs de saint Vincent de Paul. Le pouvoir royal reprendra cette oeuvre privée en 1670 par la création de l’hôpital Central.

A partir du XIXe siècle, une science de la puériculture s’institue.  Par exemple, on désigne les horaires de tété. On ne le laisse pas crier le bébé car on a peur des convulsions. On lui donne des jouets très simples. Parfois même il joue avec des animaux domestiques, ce qui est assez dangereux car les archives mentionnent des enfants bectés par les poules ou mangés par les cochons. C’est pour cela qu’Il y a toute sorte de contines qui apprennent aux enfants ce qu’il ne faut pas faire comme s’approcher d’un puits par exemple.

Port-Royal  est sans doute la plus ancienne maternité mais il y avait au Moyen Age des hôpitaux de charité qui accueillaient les pèlerins, les malades et les pauvres mais aussi les nourrissons et les femmes qui accouchent. Ce sont souvent des jeunes filles pauvres ou des filles-mères qui ne peuvent faire leurs couches à domicile. Le reste des femmes accouchent chez elle accompagnées d’une sage-femme et ce, jusqu’en 1952.

En 1639, on crée les Enfants Trouvés de Paris  face à Notre-Dame . Depuis le XIVe siècle, une première maternité  existait dans une du premier étage lieu assez malsain de l’Hôtel-Dieu qui fait presque figure de mouroir. Et en 1795, à la suite des troubles de la Révolution, on transfère cet office des accouchés au Val de Grâce puis au couvent des Oratoriens de la rue Denfert. Les Enfants trouvés sont installés eux, dans la maison de l’allaitement dans l’ancien couvent de Port-Royal. Ainsi il y a deux entités distinctes : les Enfants Trouvés à Port-Royal, dans la maison de l’allaitement et la maison des accouchements chez les Oratoriens.

Puis, en 1814 on décide de permuter les deux établissements, et les Enfants Trouvés passent à l’Oratoire Ainsi sous La restauration, la maternité de Port-Royal devient spécialisée. On lui adjoint la clinique Baudelocque, en hommage au grand professeur d’obstétrique. Et dans les années 1960 la maternité s’installe définitivement à Port-Royal avec l’école de sage-femme qui sera l’école de sage-femmes la plus importante du XXe siècle.

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