Toutankhamon. Ce jeune roi dont on a voulu détruire le nom est aujourd’hui le plus célèbre des pharaons d’Egypte.

Lorsque Howard Carter découvre la tombe de Toutankhamon en 1922, il ne s’attendait pas à trouver un si grand trésor. En effet, les successeurs de ce jeune roi éphémère avaient occulté volontairement son nom pour des raisons politiques.

Aussi, la tombe cachée que les voleurs ne trouvèrent jamais, resta intacte. Et plusieurs pièces en enfilade contenaient une quantité d’objets en bois et en or, statues, naos et bijoux. Même les sandales de ce souverain éphémère étaient en or.

Howard Carter installa de suite une cellule de sauvetage et un laboratoire dans la tombe voisine de Sethi Ier. Puis il entreprit de retirer les pièces du tombeau pour les montrer au grand public. Enfin il lui faudra 10 années pour extraire près de 5400 objets, statues, bijoux. Y compris près de 22 armoires de bois qui figuraient les naos. De suite, la question d’appropriation d’œuvres d’art se posa.

Tout d’abord, Gaston Maspero en charge depuis 1902, du comité scientifique français des fouilles, a pris les devants . En effet, il rappela que les fouilles doivent aussi être ouvertes aux archéologues égyptiens. Mais ces derniers manquent d’institution à leur service. Et ce sont les Anglais, Français et Allemands qui se partagent les zones de fouilles.

Puis, avec le retrait progressif des colons, les Égyptiens prennent conscience de la valeur de leur patrimoine. Ainsi ils prennent aussi conscience des répercussions qu’il pourrait avoir sur son économie touristique. Ainsi depuis plusieurs années déjà, l’Égypte, et de nombreux autres pays africains ou européens, réclament la restitution des objets.

En effet, les égyptiens considèrent que ces objets ont été acquis irrégulièrement dans le cadre des conquêtes coloniales. Dans ce cadre, la Grèce réclame la frise du Parthénonà Londres . Et l’Égypte demande la restitution de la tête de Néfertiti à Berlin et  le zodiaque de Denderah à Paris. Pour exemple, ce dernier a été volé par le général Lelorrain aux Anglais. Et ces derniers l’avaient eux-mêmes dérobé pendant les campagnes d’Égypte.

Depuis des années, Zahi Hawass, le puissant chef des Antiquités égyptiennes au Caire a longtemps mené une campagne pour la restitution des trésors d’Égypte. Ainsi, récemment, il a obtenu la restitution par le Louvre de fresques égyptiennes achetées en vente, après avoir prouvé que le vendeur les avait volées.

Dans ce cadre, on peut se demander si cet éminent archéologue ne saisit pas au vol l’intérêt des Européens pour l’archéologie afin hisser son pays au-devant de la scène internationale. Entendu récemment par le président Macron, comme de nombreux chefs d’État Africains, l’archéologue pourrait se réjouir de voir son dessein s’accomplir.

Depuis la prise de conscience des pays spoliés, de l’intérêt des Européens pour leur production artistique, les objets d’art deviennent de vrais instruments diplomatiques.  Il ne s’agit pas que de simple restitution symbolique à titre de pacte d’amitié. (Pour exemple, la restitution à la France par Edmund Kohl de la cassolette de Marie-Antoinette volée à Versailles par Goering). Il s’agit de véritable acte de reconnaissance de vol qui peuvent offrir une base de nouvelles relations entre le Nord et le Sud.

 

Toutankhamon. Pour les groupes conférence projection disponible dans vos locaux au jour et à l’heure de votre choix. Renseignements au 01 42 80 01 54.