Varva Uxküll von Hildenband femme de lettres russe. Varva Uxküll von Hildenband est une des femmes les plus influentes de la société russe intellectuelle du XIXe siècle. On lui doit des travaux d’éditrice mais aussi un travail auprès d la Croix Rouge. Cette femme libre divorça de son premier époux pour mener sa vie artistique et littéraire à sa guise.

Dans ses mémoires Alexandre Benois rappelle la forte personnalité de cette femme qui fit beaucoup pour les Arts et les Lettres de son époque. Mais les femmes de la haute société ne l’aimaient pas à cause de ses idées modernistes et de sa beauté singulière. Elle est l’épouse de 1896 à 1911 de l’ambassadeur de Russie à Rome. Elle était une grande voyageuse et une grande femme littéraire.

Varvara Ivanovna est né en 1850 à saint Pétersbourg. A 16 ans, elle se marie avec Nicolaï Glinka, dont ils auront trois enfants, Grigori, Yvan et Sofia. Mais Varvara a des projets littéraires. Et un jour, au grand damme de tous, elle quitte son mari, s’installe à Paris et écrit des romans en français. Elle les publie en France puis en Russie et se met à traduire Dostoieswski en français. Elle écrit Le juif de Sovieska qui reçoit un bel accueil et Maupassant préface certains de ses ouvrages.

Après avoir divorcé de son premier mari, elle épouse le baron Karl Uxküll von Hildenband et le couple revient à saint Pétersbourg en 1889. Elle ouvre alors dans leur appartement du canal Catherine un salon littéraire et artistique fréquenté par des scientifiques mais aussi des hommes de lettres. Parmi eux, Anton Gorki, Maxim Tchekov, le critique Stassov et le peintre Illya Répine. Ce dernier réalise de nombreux portraits dont celui de Varvara.

Cette dernière est représentée debout de face avec une magnifique robe rouge qui se découpe sur un fond sobre. Il a mis en valeur sa silhouette fine et élégante, mais ses yeux reflètent une détermination absolue et un regard persan. Pour exemple, elle soutiendra Ilya Répine pour son tableau Yvan le Terrible qui est censuré. Pour autant, l’artiste s’est inspiré d’une oeuvre de Rimsi Korsakov pour peindre la scène tragique. Mais elle le soutient aussi pour le tableau les haleurs de la Volga considéré comme beaucoup trop réaliste. A la suite de quoi la baronne Uxküll von Hildenband est appelée la baronne rouge.

Elle crée alors une institution de la Croix Rouge. Elle-même sur le front de al Première Guerre Mondiale, elle se voit décorée de la Croix de saint Georges. Par ailleurs, elle développe son activité d’éditeur et traduit une centaine de livres français ou russe, comme Tolstoï, Gogol ou George Sand. Elle se rend au fin fond de la Russie et organise des repas gratuits au profit des familles victimes de la famine de 1892. La baronne intervient aussi pour les écrivains de son temps et intervient à trois fois pour faire libérer Michaïl Gorgi.

Varva joue un grand rôle culturel à Saint-Pétersbourg et fonde la première école de chirurgie et de médecine dédiée aux femmes à Saint Pétersbourg. Face à cette personnalité, Ilya Répinene peut se contenter d’un portrait à mi-corps. Il présente au contraire une femme en pied dont il travaille les finitions du visage et de la toilette. La baronne apparaît comme une femme digne, le visage à peine dissimulé sous une voilette. Elle a un chemisier rouge et une jupe noire avec une dentelle très discrète.

Varva Uxküll von Hildenband femme de lettres russe.

Véronique Proust