Visite guidée du Marais. Ce quartier de Paris aménagé au XVIIe siècle sur l’emplacement d’un marais conserve encore de magnifiques hôtels. Ces derniers reflètent l’esprit d’une société raffinée qui préfère demeurer dans la capitale plutôt que de vivre à Versailles. Il en ressort une grande indépendance d’esprit et un mécénat privé de grande envergure.

Tout a commencé à l’époque des Templiers. En effet, ces derniers assèchent cette partie est de Paris au XIVe siècle pour y installer la Villeneuve du Temple. Progressivement, quelques hôtels apparaissent le long de la rue du Temple. Cette dernière joint la Seine à la demeure du Prieur. Puis,en 1605, Henri IV fait construire une belle place en pierre. Il projette d’y accueillir des tournois et les cérémonies royales. De plus, le roi compte installer une manufacture de de tissus de soie. De forme carrée, elle est la première place royale à Paris. Par ailleurs, elle comporte 36 pavillons homogènes mais conçus comme des propriétés indépendantes.

Ainsi, madame de Sévigné naît dans l’une d’elle. Et plus tard, Victor Hugo habita dans une autre. Bientôt, ce fut la place où l’on pouvait rencontrer Corneille, Marion Delorme, Molière, Descartes, Ninon de Lenclos Gerard de Nerval et Victor Hugo. Ninon de Lenclos tenait un salon littéraire renommé dans une rue attenante à l’hôtel, la rue des Tournelles. Il attirait les grands esprits mais aussi les libertins.

En 1800, elle prit le nom de place des Vosges pour honorer le premier département français à avoir payé ses impôts.

Au sud de la place se trouve une porte qui donne accès au jardin de l’hôtel de Sully . Ce superbe hôtel est peut-être du à Jacques Androuet du Cerceau et date de 1630. Le célèbre ministre d’Henri IV qui avait si bien géré les finances de la France avait aussi très bien su gérer les siennes.

Ainsi il acquit ce bel hôtel après sa disgrâce qui suivit l’assassinat d’Henri IV et il le fit restaurer à sa façon. Des lucarnes ornent sa superbe façade munie de bas-reliefs représentant les 4 saisons. Par ailleurs, l’hôtel  correspond aux critères des hôtels parisiens du XVIIe siècle, en forme de U et orné d’un grand portail sur rue.

Quelques centaines de mètres plus loin sur trouve l’église saint Paul- Saint Louis . On a construit cette magnifique église baroque  entre 1627 et 1641 par l’architecte Martellange. François Derand poursuit son œuvre et élabore notamment la façade de style Jésuite. En effet, l’ordonnance reprend la division tripartite ornée de deux accolades latérales, comme l’église du Gesù de Rome.

En prenant la rue de Sévigné, on arrive à l’admirable hôtel de Sévigné. Pierre Lescot le construi en 1544, et Mansart le remanie et l’achève plus tard. Ce dernier suréleva la façade et rajouta deux ailes donnant sur rue. Ce qui frappe à l’intérieur de la cour, se sont évidemment les sculptures de Jean Goujon. Elle représentent les 4 saisons et les signes du zodiaque. Madame de Sévigné loua un appartement au premier étage de cet hôtel. Elle y vécut jusqu’à sa mort en 1696.

En longeant l’hôtel sur la rue de Sévigné, on aperçoit la façade de l’hôtel le Pelletier de saint Fargeau. Conçu par Pierre Bullet comme une continuité de l’hôtel Carnavalet, il fut la propriété de Michel Pelletier, conseiller d’État et Intendant des Finances. En sont emps on admire sa façade mais surtout ses jardins.

Ses fils et ses petits fils héritèrent de l’hôtel. Le plus connu est Louis Michel Le Pelletier de St Fargeau, député de la Noblesse aux Etats Généraux. Il vota la mort sans sursis de Louis XVI. Mal lui en prit. Le valet de chambre de Louis XVI l’assassina le 20 janvier 1793.

« Le jardin était fort bien tenu, au bout était un treillage en façon d’arc de triomphe mais il n’était ni très grand ni bien joint…Dans deux niches étaient placés deux grands vases de fonte et des pots de fleurs. Précisément en face du milieu, il y avait un bassin dont on fit jouer les eaux pour nous. C’est une politesse que l’on fait volontiers aux étrangers… »

En prenant la rue des Franc-Bourgeois en direction de l’ouest, on arrive à l’hôtel Lamoignon. Cet hôtel est aujourd’hui Bibliothèque Historique de la Ville de Paris. En 1584, Diane de France, duchesse d’Angoulême,  fait construire sa résidence. Là encore, la façade répond aux critères des hôtels du Marais. En effet, 3 étages ornés de pilatres la composent. Et jadis, deux ailes en retour donnant sur la rue l’encadraient.

La figure d’une diane chasseresse rappelle le prénom de la duchesse ainsi que son goût pour la chasse. Mais celui qui donnera son nom à l’hôtel est Guillaume de Lamoignon, Premier Président du Parlement de Paris en 1654.

Plus loin siège le magnifique hôtel de Soubise. Il s’agit en réalité de l’ancien hôtel de Clisson modifié par les Guise. On sait que cet hôtel devint le siège de la Ligue catholique où en 1572, elle décida sans doute le massaxre de la saint Barthélémy. La dernière des Guise, Marie, y aurait donné des fêtes somptueuses dont on conserve des descriptions savoureuses.


En 1700, François de Rohan Soubise rachète l’ensemble, pour son épouse, Anne de Rohan Chabot. Cette dernière est très en vue à la Cour depuis qu’on la sait maîtresse de Louis XIV. Le couple demande alors à Pierre Alexis Delamair de transformer l’ancien hôtel. L’architecte modifie l’orientation de la façade et la fait précéder d’une monumentale cour d’honneur et organise une façade majestueuse rythmée de colonnes et de fenêtres classiques.


A la mort de la princesse de Soubise en 1709, l’hôtel passe aux mains de son fils Hercule Meriadec. Il fait transformer les intérieurs par Germain Boffrand à l’occasion de son mariage en 1732 avec Marie Sophie de Courcillon. C’est en cet honneur qu’on orne le salon rond du premier étage de peintures illustrant l’histoire de Psyché. Cette une histoire sensuelle évoquant les arts et l’amour convient parfaitement à cette union.

Pour les groupes visite possible tous les jours à l’heure de votre choix

Pour les individuels pas de visite prévue pour le moment