Les Médicis, mécénat et pouvoir à Florence sous la Renaissance. Cette famille peut-être « médecins » à l’origine, mais surtout banquiers, a pris le pouvoir à Florence dès 1434. Ils ont transformé la ville et crée le modèle de la Renaissance dans toute l’Europe. Leur assise financière, leurs commandes auprès des peintres de la  Renaissance et leur mécénat en sont les ingrédients.

Comment prendre le pouvoir en avançant masqué ? C’est le secret des Médicis. En effet, c’est au cours des guerres entre les Guelfes et les Gibelins au XIVe siècle, que les Médicis ont instauré leur pouvoir en Toscane. Finançant les hôpitaux ou les grandes institutions, ils devinrent assez vite les « personnes incontournables » lors des grandes décisions.

Pour autant, ils n’étaient ni princes ni évêques, et n’étaient alors que banquiers. Le premier à mettre en place cette forme de gouvernement sans visage est Cosme l’Ancien. Il finance de nombreuses institutions. Mais il innove en protégeant des philosophes comme Marcile Ficin. Ainsi, il attire une petite académie de philosophes dans des villas toscanes, en dehors de toute investigations politiques..

Les Médicis deviennent progressivement des princes sans Cour. Mais leur jeu d’alliance et leurs commandes définissent leurs projets. Ainsi, ils attirent les meilleurs peintres pour représenter leurs saints patrons. En effet, on voit saint Cosme, saint Damien ou Laurent intercéder auprès de la Vierge à travers les pinceaux de Botticelli ou Ghirlandaio. Ce sont les saints patrons des Médicis, mais pas les Médicis.

Or, à cette époque l’émulation entre les grandes familles est de mise, à travers les meilleures commandes artistiques et les meilleurs choix de peintres. Ainsi, à Florence, le Palazzo Vecchio est le lieu historique de la gestion de la ville. Mais c’est le palazzo Médicis de Michelozzo qui est le centre des décisions politiques.

Par la suite, les Médicis chercheront des alliances à Rome afin d’élire pape les membres de leur famille. En effet, après l’intermède catastrophique du fils de Laurent le Magnifique, Pierre le Malchanceux, Florence est aux mains des Républicains. Mais après, les Médicis reprennent le pouvoir et se tournent vers Rome ou ils réussissent à faire élire deux papes.

Le premier sera Léon X, qui saura récupérer la lourde succession de Jules II. Il confirmera sa suprématie politique et artistique. Et après l’intermède bref du pape allemand Hadrien VI, Clément VII, cousin proche des Médicis, reprendra le pouvoir. C’est lui qui mariera sa nièce Catherine de Médicis au roi dauphin de France Henri, fils de François Ier. En effet à cette époque encore, François Ier a des velléités de devenir empereur d’Allemagne. Il devient indispensable que le pape le soutienne car le saint Empire romain germanique est son ennemi juré.

Plus tard, Alexandre de Médicis légat du pape en France aura un rôle majeur pour informer le pape sur les protestants de France et la conversion d’Henri IV. C’est dans ce cadre qu’il aborde le sujet de sa nièce, Marie de Médicis avec le cardinal de Gondi. Cette question est d’autant délicate que le roi Henri IV est très amoureux de Gabrielle d’Estrées et semble disposé de l’épouser. Là encore, les Médicis réussiront une alliance majeure avec un des princes les plus convoités d’Europe.

Si bien que le dernier des Médicis, Jean Gaston, né en 1671, est un descendant direct d’Henri IV.Malheureusement il s’éteint en 1737 sans descendance. Le grand duché de Toscane reviendra alors à François II de Lorraine, époux de Marie-Thérèse d’Autriche La Toscane des Médicis sera autrichienne jusqu’à l’unification de l’Italie en 1860