VISITER MONTPARNASSE CAFÉS ET ATELIERS D’ARTISTES

UNE GARE ET DES BRASSERIES

Ce qui était jadis une ancienne carrière de pierre agrémentée de moulins se transforma en faubourg avec l’arrivée du train. En effet, la Monarchie de Juillet autorise l’implantation d’une gare en 1837 à la barrière du Maine. Dès lors, les parisiens peuvent se rendre à Versailles, puis à Chartres et enfin à Rennes. Ainsi, de nombreux Bretons gagnent la capitale et ouvrent des brasseries et des restaurants. Parmi les restaurants célèbres, on peut citer la Closerie des Lilas, la Rotonde, le Select et le Dôme. Mais il y a aussi le bal Bullier qui attire chaque dimanche les « calicots » et leur compagnes pour danser tout leur saoul. Tous ces débits de boissons situés encore à l’extérieur de l’enceinte de sont pas soumis encore à la taxe. Cela permet aux tenanciers d’offrir des menus bien arrosés pour des prix très raisonnables.

Bientôt la Bohème va venir rejoindre les « calicots » et les Bretons. A la Closerie des Lilas, à « l’heure verte » entre 17h00 et 19h00, Paul Fort et André Salmon réunissent les poètes. On y voit Paul Valery,Apollinaire , Saint-Pol Roux ou Bourdelle. Ce lieu essentiellement fréquenté par les poètes symbolistes sera ensuite investi par les Surréalistes.

L’ÉCOLE DE PARIS

A la Rotonde, on trouve plutôt les peintres tels que Matisse ou Picasso qui partagent avec Modigliani « le temps des vaches maigres ». On y voit aussi Zadkine, qui, parti à la guerre sous les drapeaux français en revient gazé et réformé. Cela lui permet de pétrir la glaise à nouveau dans son atelier rue d’Assas. De nombreux artistes nés dans l’ancien empire russe vivent comme lui à Montparnasse. ChaïmSoutine, Chagall, Lipchitz, Krémègne Kisling ou Kikoïne. Ils forment ce qu’on appelle l’École de Paris, terme employé pour désigner la nouvelle vague d’artistes israélites venus peindre à Paris. La plupart ont fait leurs débuts à la la Ruche, accueillis par Alfred Boucher . Puis ils ont leur atelier dans le quartier.

Mais il faut attendre l’arrivée des marchands, tels que Paul Guillaume ou Zborowski pour que leur art soit reconnu. En effet, grâce à eux, Picasso, Modigliani et Soutine finissent par avoir une véritable cote. En attendant, ils se retrouvent aussi à la cantine de Marie Vassilief.

LA TERRASSE DE LA COUPOLE

A la terrasse de la Coupole, les touristes mélangés aux parisiens commandent des cafés. Là, Modigliani vend quelques portraits dessinés pour une bouteille de vin. Man Ray débarqué de New York photographie les femmes. C’est grâce à Marie Vassilief qui le hèle depuis la terrasse qu’il rencontre Kiki. Ce sera le coup de foudre. Le visage de Kiki devient statue de marbre, son dos magnifique devient violon sous l’objectif de Man. La jeune femme qui devient l’égérie du Tout-Montparnasse pose aussi pour Foujita. Ce dernier vit Passage d’Enfer avec Lucie Badoue qu’il appelle « Youki ». Non loin, Man Ray a installé son appartement, rue Campagne Première.

LE DOME

Au Dôme on voit surtout Lénine et Trotsky qui viennent débattre avec la communauté russe des moyens d’une révolution nouvelle. Toute la Bohème slave chante, bois et fume. Diego Rivera, Pascin, Derain viennent les rejoindre, accompagnés de Picasso et Apollinaire. De temps en temps, Lénine sort précipitamment car il a vu rôder la police tsariste. Après la Révolution russe, Ylia Ehrenbourg viendra au Dôme terminer ses articles car il est correspondant à paris des journaux soviétiques. Apollinaire vient souvent au Dôme. Il sert mollement la main à Picasso et Max Jacob. A cette époque, il écrit des romans-feuilletons pour survivre. Mais il a déjà pris sa plume pour défendre les peintres et en particulier les Cubistes.Lorsqu’il quitte le Dôme c’est pour aller en face, à la Rotonde. Hélas le poète sera emporté par la grippe espagnole en 1919 et laissera inouï dans la capitale des artistes.

LES AMERICAINS

A partir des années 20, les Américains s’installent dans la capitale. Henry Miller installé Villa Seurat dans le quartier d’ Alesia écrit Tropiques du Cancer. Ses voisins sont Chana Orloff et Soutine qui ont leur atelier. Ernest Hemingway arrive en 1921, à peine âgé de 22 ans. Il cache sa juvénilité par une légère moustache. D’abord perdu, il est ensuite largement aidé par les dames de la Librairie Shakespeare. En effet,  Sylvia Beach et Adrienne Monnier tiennent une sorte de salon littéraire dans leur librairie Shakespeare & Compagnie. C’est grâce à elles que James Joyce publiera en France Ulysse en 1922.

Ernest Hemingway écrit des articles et devient correspondant de journaux américains avant d’écrire ses propres romans. Il boit des verres avec Ezra Pound et discute avec Scott Fitzgerald. Ce dernier lui fait lire son manuscrit de Gatsby le Magnifique à la terrasse de la Closerie des Lilas. Parfois, il croise Diego Ribera qui s’est de suite entendu avec les cubistes.

Visiter Montparnasse, cafés et ateliers d’artistes

Pour les groupes : La visite du quartier est possible tous les jours. Renseignements 01 42 80 01 54

Pour les individuels: Pas de visite prévue pour le moment.