François Boucher Premier peintre de Louis XV. Cet immense artiste a été le peintre du gouvernement de Louis XV. Et sous couvert de représenter des scènes mythologiques, il ne fait qu’exalter la femme et les plaisirs. Sa protection de madame de Pompadour lui ouvrira les grands chantiers de Versailles et Fontainebleau

François Boucher naît à Paris le 29 septembre 1703 dans le quartier de l’Hôtel de Ville. Son père, le peintre Nicolas Boucher a tôt fait de remarquer les dons de son fils. Aussi le fait-il entrer dans l’atelier de François Lemoyne à l’âge de 17 ans. En 1723, il remporte le Grand Prix de l’Académie et part ensuite en Italie. Ce voyage est essentiel pour lui car il découvre la peinture vénitienne et le chatoiement de ses couleurs. Il passe également à Rome et redécouvre le nu antique. Il découvre également Naples et admire les grands décorateurs . Puis il revient en France en passant par Florence et Bologne.

Le jeune Boucher revient avec un immense bagage artistique mais aussi une certaine idée de la représentation de la femme. En effet, le siècle de Louis XIV s’était figé avec le temps et la figuration était soumise à la censure. Mais sous la Régence, le libertinage et les fêtes galantes prennent le pas sur les goûts des collectionneurs. Or il se trouve que Boucher s’est familiarisé avec cet art. En effet, il a gravé des œuvres de Watteau qui inaugure ces nouveaux genres que Boucher partagera avec Fragonard . Par ailleurs, Boucher fréquente les grands peintres du moment que sont Lemoine et Carl Van Loo, émulation sans réserve dans la créativité sous Louis XV.

En 1734, Boucher montre ses talents de coloriste et de composition dans Renaud et Armide. Dans un décor de théâtre vénitien, un jeune couple se regarde avec connivence dont l’entourage de putti en dit long sur sa teneur. Le verdict est clair, François est reçu à l’Académie. Cela lui ouvre les portes des chantiers royaux tels que Versailles et Fontainebleau . Et il se lie d’amitié avec Carl Van Loo. Il continue néanmoins les tableaux de chevalet dans la même veine que son morceau de réception. Ainsi le Repos de Diane où il marie les bleus, roses et oranges pour magnifier le corps de la femme.

Et c’est bien ce qui irrite Diderot qui parle de « culs joufflus et vermeil ». Car le grand génie de Boucher est d’avoir utilisé des thèmes classiques de la mythologie pour ne faire rien d’autre que d’exalter la femme. En 1747 il devient le protégé de la Pompadour dont il fait un magnifique portrait. Assise dans son fauteuil et regardant vers la fenêtre, elle resplendit dans sa robe émeraude. L’artiste en fait une femme intellectuelle et protectrice des arts par un savante organisation de son environnement. Boucher se voit confier de nombreuses autres commandes tels que des sujets mythologiques et religieux.

Boucher est également décorateur. La Pompadour raffole de ses chinoiseries et le nomme peintre décorateur de la manufacture de Sèvres. Ses fameuses chinoiseries se retrouvent aussi dans les tapisseries de Beauvais pour qui il fournit des cartons. Il travaille également pour les Gobelins pour les deux célèbres séries des Amours des Dieux. Travailleur inlassable, créateur constamment renouvelé, Boucher est consacré en 1765 en devenant Premier Peintre de la Couronne. Il crée de nombreux tableaux décoratifs pour les appartements de la Pompadour et de la dauphine à Versailles.

Il travaillera sans relâche jusqu’à sa mort, au service de la Couronne et des princes européens. Enfin, il décédera la même année que Louis XV en 1770